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Prendre du recul 3

EN MODE DESTINEE

Le sujet que je voudrais aborder avec vous aujourd’hui c’est la Résilience. Vous savez, ce terme à la mode qui désigne la capacité d’une personne à se relever des épreuves de la vie et de la continuer en étant transformé positivement.

La Résilience Késako ?

« La résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique de manière à ne pas, ou à ne plus vivre dans le malheur et à se reconstruire d'une façon socialement acceptable. » (Source Wikipédia)

Boris Cyrulnick, Neurologue, Psychiatre et psychanalyste de renom, précise que le mot résilience est un mot français qui vient du latin « Resalire » qui veut dire « à nouveau bondir », « bondir en arrière et redémarrer ». Ca a donné « re-saut », « résilier ». Les techniciens l’ont utilisé en métallurgie pour désigner un métal capable de reprendre sa forme initiale après avoir été déformé, mais aussi en agronomie. Par exemple, on dit qu’un sol est résilient lorsqu’après une inondation ou un incendie la vie reprend. Ce n’est alors pas la même flore, ni la même faune qui repousse mais c’est une vie intéressante. C’est exactement la définition de la résilience, quand après un traumatisme, on peut soit rester sidéré par le malheur (c’est le syndrome psychosomatique), soit se battre pour reprendre non pas « son » développement (car quelque chose est cassé) mais un bon développement au mieux.

Tout le monde ne peut pas être Résilient

La Résilience est devenue un mot à la mode qui est brandi presque comme une injonction. Mais attention, il faut savoir que parmi le commun des mortels, dont vous et moi, tout le monde ne peut pas être Résilient car cela demande une disposition d’esprit particulière et rare dont peu de gens bénéficient. Surtout ne pas se culpabiliser si on n’arrive pas à remonter la pente par notre seule bonne volonté. La majorité d’entre nous reste sidérée au moment d’un choc. D’ailleurs, l’imagerie neurologique montre que le cerveau est éteint à ce moment-là. On ne peut pas exiger de soi de rebondir rapidement après l’épreuve. D’autant plus que cet état de sidération peut durer des semaines, des mois, voire plus et c’est complètement normal. Quand on vient d’être foudroyé(e) par la maladie, terrassé(e)  par un accident grave, cassé(e)  par une crise de couple, sidéré(e)  par la claque d’un diagnostique de santé pour soi ou pour nos proches, accablé(e)  par une faillite, une perte d’emploi, anéanti(e)  par un deuil, ou choqué(e)  par une catastrophe, c’est tout notre psychisme qui est ébranlé et il est inconcevable à ce moment-là de penser à un après, ni de mobiliser ses ressources personnelles pour rebondir. Il faut se laisser le temps de digérer l’évènement et avoir la sagesse de faire appel à des professionnels pour panser nos souffrances. Boris Cyrulnick pense même que la personne traumatisée ne peut s’en sortir que si elle est entourée et si elle cherche à donner sens à ce qui lui est arrivé. Quand ce travail est fait on constate que la majorité des gens s’en remettent.

Ce qui est difficile ensuite, c’est de trouver les facteurs de résilience, ceux qui vont permettre la reprise du développement.

S’inspirer de ceux qui s’en sont sortis…

De nombreuses études ont permis de dégager 5 étapes sur lesquelles se baseraient les résilients pour se relever des épreuves de la vie et même pour en ressortir encore plus fort :

  • Ne jamais perdre de vue le future,
  • S’accrocher à ce qui est certain,
  • Savoir qui on est,
  • Vivre en mode destinée,
  • Choisi d’être vainqueur plutôt que victime.

La question à se poser, lorsque vous allez lire ce qui suit, est : comment chacun d’entre-nous, à son niveau et en étant ce qu’il est avec ses propres limites, peut s’inspirer de ces étapes pour rebondir après une épreuve difficile ?

Voici, retranscrits ci-après, les conseils d’un coach de vie sur le site exponentiel.net que je souhaitais partager avec vous :

« Dans notre vie il y a eu, il y a et il y aura des chocs, des moments où on est foudroyé par la maladie, un accident grave, une crise de couple, une épreuve, la claque d’un diagnostique de santé pour nous ou nos proches, une faillite, une perte d’emploi, un deuil difficile à faire, l’annonce d’une catastrophe, etc …

Malheureusement, beaucoup de gens s’effondrent lorsqu’ils ont un choc dans leur vie et ne reviennent jamais, ne deviennent jamais ce qu’ils auraient pu devenir. La plupart arrêtent net la poursuite de leur destinée.

A l’opposé, il y a les résilients. Ces gens sont également frappés comme tout le monde par des chocs de la vie, mais ils reviennent. Et lorsqu’ils reviennent, ils affrontent l’épreuve et deviennent encore plus fort. Ils réalisent leur destinée.

NE JAMAIS PERDRE DE VUE LE FUTUR

Lorsque nous avons un choc dans notre vie, le temps semble s’arrêter, nous perdons le focus. Comme une caméra qui perd le focus car sa cible a bougé. L’image devient floue car la caméra cherche à faire le point alors que tout bouge. C’est un peu ce qui se passe en cas de choc.

Ex : On perd notre emploi et d’un coup on se retrouve hors de focus. On est dans le brouillard.

Ex : On perd quelqu’un qu’on aime, il arrive, une crise ou une catastrophe, et on perd nos points de repères. On se cherche.

Or quelqu’un de résilient est quelqu’un qui ne perd jamais de vue le futur. Même si en ce moment tout s’effondre pour lui, même si en ce moment tout est extrêmement compliqué, la personne résiliente sait qu’il y a un futur. Elle sait que ce choc est temporaire et que très probablement, elle va sortir de sa faillite, retrouver un compagnon, guérir de sa maladie, rebâtir de nouvelles relations, ou remonter la pente.

Tant qu’on a en perspective la possibilité d’un futur, et bien même si tout s’écroule, on va se refocaliser sur ce futur, on va envisager qu’il y ait un « après » choc. Quand on est refocalisé, on peut continuer la vie.

Donc le choc nous sort du focus et beaucoup de personne restent hors focus toute leur vie alors qu’un futur pour eux était tout à fait possible. D’où l’importance de toujours avoir le futur en tête même dans les moments difficiles.

Ex : Nelson Mandela a été résilient 28 ans en prison. Ce qui lui a permis de traverser cette épreuve c’est qu’il avait toujours en tête le futur : sa sortie.

S’ACCROCHER A CE QUI EST CERTAIN

Lorsque nous sommes frappés par l’épreuve dans notre vie, tout devient comme incertain. Nos finances sont incertaines, notre avenir est incertain. Tout semble fragilisé et cette incertitude crée une panique chez la plupart des gens et les décourage.

Ex : J’étais certain de garder mon emploi mais tout d’un coup je l’ai perdu, je n’ai plus de finances, j’ai perdu ma maison, j’ai perdu mes collègues, mon couple est sur la brêche, je n’ai plus de points de repères.  Les gens sont en mode panique.

Mais le résilient, lui, s’accroche à ce qui est certain (il voit le verre à moitié plein) : la santé, des relations solides, la famille, …C’est dans les moments les plus foudroyants de notre vie qu’on découvre ses vrais amis. On s’accroche à ce qui est solide, à ce qui est certain, à ce qui est vrai et à ce qui va bien. Dans les pires moments de notre vie, il y a toujours une lumière ou une bouée quelque part, quelque chose qui va bien à quoi se raccrocher. Le résilient, quand tout s’effondre, ne reste pas le nez dans ce qui ne va pas, il va chercher ce qui est certain. Il va se focaliser sur ce qui va bien et s’accrocher à sa bouée.

Ex : Je n’ai plus d’emploi, je n’ai plus de finances, mais j’ai la santé, ou bien je n’ai pas la santé mais j’ai des gens qui m’aiment autour de moi.

SAVOIR QUI ON EST

Une des caractéristiques des résilients est qu’ils savent qui ils sont. L’épreuve, le choc, la faillite, l’effondrement, ne définissent pas qui on est. Tu n’es pas un bon à rien parce que tu as perdu ton emploi. Tu n’es pas fini parce que ton couple est fini. Ne pas laisser ce qui nous est arrivé nous définir. Ne pas laisser les gens nous définir non plus. Ton patron ou ton ex ont dit les pires choses sur toi, mais la seule personne qui sache vraiment qui l’on est, c’est nous même et personne d’autre. Les gens qui se laissent définir par les circonstances ou par les autres, sont des gens qui ne savent pas qui ils sont et qui pour le coup sont en fragilité dans les épreuves. Mais quand on sait qui on est, quelle est notre valeur, quel est notre potentiel, et bien même si on a échoué, on sait qu’il y a encore en soi le potentiel de recommencer et la capacité d’être. Personne ne peut nous enlever qui on est.

Ex : On peut nous mettre en prison, nous humilier, etc…mais on ne peut pas nous enlever ce que l’on est vraiment au fond de nous.

Ex : Un auteur compositeur peut être critiqué, rejeté, il peut même tout perdre, mais n’empêche qu’il reste compositeur. Il peut être au fond d’une prison et quand même composer. Il peut ne pas avoir un sou et quand même composer.

Celui qui sait qui il est peut être résilient. D’où l’importance de faire un travail sur soi pour bien se connaître et pouvoir s’y raccrocher en cas de coup dur.

VIVRE EN MODE DESTINEE

Les résilients vivent en mode destinée. C’est-à-dire que tout ce qui leur arrive n’est pas vu simplement du point de vue du moment présent mais d’un point de vue plus large sur « vie entière ».Toutes les épreuves qui arrivent à une personne sont alors vues comme la mise en place d’un changement nécessaire pour l’amener à vivre autre chose. Pour arriver à tel but de ma destinée, je devais changer de direction et ce qui m’a fait changer de direction c’est cette épreuve de la vie. Les épreuves de la vie nous forcent à nous réinventer.

Ex :Je n’aurais jamais été la personne que je suis aujourd’hui si je n’avais pas eu ce choc dans ma vie. Le résilient raisonne comme ça, en mode destinée.

Ex : Même si en ce moment j’ai perdu mon entreprise, même si en ce moment je suis malade, même si aujourd’hui c’est compliqué dans mon couple, je sais que ces épreuves vont me faire grandir et changer pour mieux m’orienter vers la prochaine étape de ma vie.

CHOISIR D’ETRE UN VAINQUEUR PLUTÔT QU’UNE VICTIME

C’est un réflexe pour la plupart des gens lorsqu’on perd son travail, lorsqu’on est trahi, lorsqu’on perd un être cher, de se positionner en tant que victime. Et en général, lorsqu’on est en mode victime on s’effondre de plus en plus. Mais le résilient, lui, est en mode vainqueur. Lorsqu’il lui arrive quelque chose, au lieu de s’apitoyer sur son sort, il utilise ce qui lui arrive pour triompher.

Ex : Des parents d’enfants gravement malades ont monté une association ou ont créé des évènements et ont réuni des fonds pour la recherche contre ces maladies.

Quand il nous arrive une épreuve, on peut prendre la situation et réfléchir à comment devenir un vainqueur avec ça. »

A bon entendeur….

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