(L'académie des spécialistes par Orange España)

Dans sa définition de l’autisme, le DSM 5 (Le Manuel Diagnostic et statistique des troubles mentaux), évoque le  caractère restreint et répétitif des comportements, intérêts et activités. Or, les intérêts des personnes autistes sont loin d’être restreints. On parle maintenant d’intérêts « spécifiques ».

Les Experts

Là où les personnes neurotypiques (= pas autistes), n’approfondiront plus ou moins que quelques points de leur centre d’intérêt préféré car cela leur suffira, certaines personnes autistes vont s’adonner à fond à leur(s) centre(s) d’intérêt et passer un temps fou à le (les) étudier exhaustivement jusque dans les moindres détails ou à le (les) pratiquer jusqu’à un niveau de maîtrise quasi professionnel. C’est ainsi qu’en autodidacte, certaines personnes autistes vont réussir à se spécialiser dans un domaine en ayant un niveau d’expertise impressionnant. De plus les personnes autistes peuvent parler de leur sujet de prédilection pendant des heures en caillassant leur auditoire de détails et en l’assommant sans s’en rendre compte.

Centres d’intérêts féminins / masculins

Un différence a pu être constatée entre les intérêts spécifiques des hommes autistes, plus insolites, tels que : les plans de métro, le tableau périodique des éléments chimiques, le Ticuna (une langue amérindienne), etc…, et ceux des femmes autistes, plus passe-partout, plus consensuels. Par exemple, les petites filles autistes vont avoir plus communément une passion pour les chevaux ou les dauphins.

Parfois les centres d’intérêts de quelqu’un nous surprennent parce qu’ils ne correspondent pas à l’idée que l’on se fait d’une personne. Si vous connaissiez la Shirley que je connais, qui est quelqu’un de très réservée, très calme et posée, qui parle d’une voix très discrète et qui est autiste, vous ne penseriez pas une minute qu’elle est danseuse et chanteuse professionnelle de cabaret ! C’est son centre d’intérêt spécifique principal ainsi que son métier. Elle connaît tout sur l’histoire du cabaret, elle danse remarquablement bien en occupant toute la scène et en captant le public. C’est incroyable ! Mais toutes les personnes autistes n’ont pas des centres d’intérêts surprenants ou insolites. De même que tous les autistes n'ont pas les capacités hors-nomres de Rain Man à réciter le botin ! Je vais peut-être casser un mythe, mais non, je suis bien incapable de compter une poignée de cure-dents tombés au sol ! Tout ça c'est des clichés !

Mes intérêts spécifiques

Mon garçon et moi avons différents centres d’intérêts auxquels nous nous consacrons par période en passant de l’un à l’autre. En ce moment mon petit loup s’intéresse aux constructions (en Légos, en Kaplas, en branchages dehors, etc…), mais à d’autres moments, il se passionne pour les planètes du système solaire, les petites voitures, l’architecture des cathédrales, les orgues, les engrenages, etc... Quant à moi, je suis en pleine période de : yoga/méditation, j’apprends tout sur les origines du yoga, les chakras, les postures, les souffles, les bandhas, les Mudras, les Drishti, etc… Sinon, mon centre d’intérêt principal reste et restera la psycho. A part ça, j’adore aussi planifier mon temps et celui de mon garçon (je fais un journal d’objectifs ou « Bullet Journal », des carnets entiers de « To Do Lists », des journées types ou encore j'utilise la fonction Agenda d’Outlook), colorier, parler des chats, faire de la déco (repeindre une pièce par exemple), cuisiner, écouter de la musique et, plus récemment, chanter. Nos intérêts spécifiques nous permettent de décompresser et de récupérer de l’énergie quand on est submergés par trop d’émotions, trop de stimulis sensoriels ou trop de socialisation. Prendre du temps pour s’y consacrer chaque jour est primordial. Par ailleurs, j’avoue qu’être passionnée de planification est un réel avantage dans le milieu professionnel.